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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 16:03

 

Le 7 novembre dernier, c'était le 94e anniversaire de la Révolution d'Octobre. Rappelons au passage qu'en 1917, la Russie était au calendrier julien: la date du 7 novembre correspond au 25 octobre.

Des centaines et des centaines de litres d'encre ont été répandues pour reconstituer l'histoire et commenter cet événement qui, sans conteste, mérite de figurer comme l'un des évènements majeurs de l'histoire du XXe s. Tout et son contraire a été écrit. Tout et n'importe quoi. Mon objectif n'est ici pas de revenir ni sur les circonstances ni sur les conséquences de la Révolution d'Octobre. Si ce n'est pour dire qu'elle représenta un espoir majeur pour des millions de personnes exploitées par le système capitaliste et envoyés au tombeau par les responsables de la première guerre mondiale, cette grande boucherie impérialiste qui ravage alors la planète. Même si, aujourd'hui, il est facile d'écrire l'histoire a posteriori, de faire semblant de confondre, pour des motifs politiques, la révolution de 1917 et le cauchemar bureaucratique et policier de la dictature stalinienne, c'est un fait certain.

Alors, pourquoi commémorer encore aujourd'hui cette date du 7 novembre?

 

 

 

Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet. Il n'est pas question ici de défendre l'idée fausse que la Révolution de 1917 puisse servir de modèle encore aujourd'hui ni, encore moins, de défendre le régime qui en est issu, dont les premiers travers qui amenèrent la dictature stalinienne sont visibles dès les premières années du régime soviétique.

Cependant, il convient également de souligner le fait que les révolutionnaires de 1917 peuvent, encore aujourd'hui, apporter quelques leçons essentielles. Pour résumer, j'en exposerai brièvement deux.

 

La première est qu'il faut raisonner international. La Révolution russe fut conçue comme la première étape d'un changement mondial. C'est le sens de la dernière phrase de la résolution adoptée par le soviet de Pétrograd le soir de la révolution : « Le Soviet est convaincu que le prolétariat des pays d'Europe occidentale nous aidera à mener la cause du socialisme à une victoire totale et durable ».

 

La seconde est avancée par Lénine lui-même, dans son article « Les tâches de la révolution », paru dans le numéro des 25 et 26 septembre 1917 (9 et 10 octobre) du journal Rabotchij put' (la voie ouvrière). En période de crise, il faut faire de la politique de sorte à défendre la souveraineté populaire. C'est le seul moyen d'empêcher les forces de la réaction de profiter de la situation ou à l'État de se dissoudre totalement.

Lénine écrit :

« Laisser au pouvoir les représentants de la bourgeoisie, ne fût-ce qu'en petit nombre, y laisser des partisans de Kornilov aussi notoires que les généraux Alexéiev, Klembovski, Bagration, Gagarine et autres, ou des hommes qui ont montré leur totale impuissance devant la bourgeoisie et leur aptitude à agir en bonapartistes, tels que Kérenski, c'est ouvrir toute grande la porte d'une part à la famine et à la catastrophe économique inévitable, que les capitalistes accélèrent et aggravent sciemment, et, d'autre part, à la catastrophe militaire, car l'armée déteste le G.Q.G. et ne peut participer avec enthousiasme à une guerre impérialiste. De plus, les généraux et les officiers korniloviens, s'ils restent au pouvoir, sans nul doute, ouvriront sciemment le front aux Allemands, comme ils l'ont fait en Galicie et à Riga. Seule la formation d'un nouveau gouvernement reposant sur les nouveaux principes exposés ci-dessous peut prévenir cette catastrophe […] Le gouvernement des Soviets doit instituer sans délai le contrôle par les ouvriers de la production et de la consommation à l'échelle du pays tout entier. Sinon, ainsi que l'expérience nous l'a déjà montré depuis le 6 mai, toutes les promesses, toutes les tentatives de réforme sont vaines et la famine, accompagnée d'une catastrophe sans précédent, menace chaque semaine tout le pays ».

Face à l'incurie du gouvernement provisoire, à la légitimité très faible, et aux officiers tsaristes qui préfèrent voir l'État disparaître, il faut faire de la politique, dans un sens de salut public.

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